Avec ce pseudo de louve inspiré par ses origines roumaines et italiennes, Roma Luca arrive en pop comme on peint une toile. Fan d'Angel Olsen, Pj Harvey, et Jeff Buckley, mais aussi élevée à Tricky comme à Cabrel, cette longue brune nous ouvre les portes de son mystérieux territoire. Des titres en français au fil desquels héros, escrocs, duels et espoirs s'entrechoquent, quand ils ne s'enlacent pas. Un clair-obscur à l'indéniable pouvoir d'attraction, essence même d'un rock folk alternatif dont Roma Luca a les clefs. Entre les lignes, on y découvre une écriture athlétique, déliée au son de sa voix porteuse de ruptures et de renaissances, qui ont forgé la présence de cette auteure-compositrice.

Derrière le quatuor BNNY se cache une tête pensante remarquable qui répond au nom de Jess Viscius. La native de Chicago établit un deuil des plus éprouvants en racontant son désarroi et sa tristesse infinie suite au décès de sa partenaire. Préparez-vous à avoir le cœur accroché. Bnny arrive à concilier le côté garage des années 1960 et le courant dream-pop/slowcore des années 1990 avec un soupçon d'ambient des années 2010. Ce résultat est exprimé sur des morceaux tantôt brumeux et lancinants tantôt enchanteurs et mélodiques. Doucereux et mystique de bout en bout, ce deuil qu'entreprend Bnny arrive à nous émouvoir tant on pénètre facilement dans les pensées de Jess Viscius.