C'est ce que l'on espérait entendre. Au milieu des bruits du monde, une voix. Une voix au timbre profond et enveloppant qui se pose sur un piano solo. Alors s'ouvre la porte d'une intimité révélée. 

C'est ce que l'on espérait entendre, cette vibration de l'air, cette sincérité. L'écriture d'UssaR se transforme. Elle se fait plus surréaliste, plus malicieuse. On quitte parfois la narration pour se perdre dans les méandres de la langue. Jouer avec les sonorités, les associations d'idées. 

Alors c'est bien cela qu'on espérait entendre, une parole vraie qui nous raconte. Avec nos fractures et nos élans. Une lumière qui traverse nos failles.

Tenir droit… L'image qui vient est celle du fil sur lequel on marche en équilibre, le regard appelé par l'horizon. Depuis plusieurs années, le fil se déroule en musique sous les pas de Mélissende. Derrière elle, scintillent les moments – rendez-vous réguliers avec elle-même –, où elle trace les contours d'un espace de recherches piano-voix et compose des chansons en français. Elle continue d'avancer sur son fil avec une autre énergie, tout en restant au plus proche de ce qu'il lui ressemble – la mélancolie, la douceur, une lumière bleutée qui enveloppe. La musique réconforte, tisse des liens entre les gens, Mélissende y croit "c'est cette voix du coeur, qui seule au coeur arrive".