Un flegme singulier, des cheveux décoiffés et une vingtaine d'années... Rien ne semble sérieux chez Bonneville. Mais derrière cette façade naïve, il se plaît à jouer d'une plume subtile, fantasque, romantique et érotique. Rêveur nonchalant, ou dandy branleur, il joue en tout cas de légèreté et d'épaisseur. Et ses chansons, comme des glaces aux parfums doux ou acidulés, nous plongent dans une nostalgie détendue.

Courcheval nous parle des femmes avec fascination, des hommes avec auto-dérision, de la fragilité du monde, de la sueur, de la loose, du sexe et des paysages. Courcheval colle, découpe, démonte et remonte, sans copier, et quand il rend un hommage nécessaire c'est parce que ça fait du bien.De l'Angleterre des Beatles il reste les belles mélodies, mais c'est de samples que Courcheval et son complice de braquage musical Benjamin Sportes (aka Futuro Pelo ou Sporto Kantes), ont construit la colonne vertébrale d'une bande son inédite dans la chanson ou la pop française. Chez Courcheval, la voix est chaleureuse, même quand le texte est sarcastique.