Ilgen-Nur est une exception sur la scène musicale allemande. Il y a un peu plus de deux ans, la jeune femme monte sur scène pour la première fois. Il peut paraître surprenant que ce ne soit pas arrivé plus tôt, mais l'idée persistante que le meilleur endroit pour les femmes est devant, et non pas sur, la scène retenait la jeune Ilgen. Si quelques garçons stupides du début de mon adolescence ne lui avaient pas donné l'impression qu'elle n'avait rien à dire, elle aurait pu sortir quelque chose plus tôt. Cela lui a pris très longtemps pour regagner sa confiance en elle. Avec son premier album, Ilgen-Nur s'impose dans un groupe de femmes artistes qui façonnent la musique des années à venir.

Dans la musique de Sarah Maison, les paroles et la musique viennent toujours ensemble, dans une inspiration, une énergie. Les mélodies et le sens des mots se tournent autour, pour créer une musique singulière et autobiographique où résonne la double culture familiale, le Haut Atlas du Maroc pour sa mère et les plateaux du Cantal pour son père.

« J'ai dû quitter le cercle familial car refuser de se marier, c'est déshonorer les siens. Voilà comment je suis devenue autonome, j'ai commencé à faire des petits boulots pour payer mes séances studio » raconte-elle. Grâce au rap, elle s'émancipe. Sans aucun doute, l'indépendance a bon goût pour Ami Yerewolo qui n'a pas attendu qu'on la prenne au sérieux pour s'exprimer, et s'épargner du même coup les « hommes pourris de l'industrie musicale malienne » qui ne la programmaient que trop rarement dans les balani show. Elle crée alors sa propre structure de communication, Denfari Events, s'offrant ainsi le moyen de diffuser sa musique et d'organiser librement ses concerts. Denfari en bambara c'est « l'enfant qui n'a pas peur des défis ».