Une brise, Denize ? Non. La musique de la Havraise, formée au classique, est un maelstrom sensoriel et émotionnel, une collision d'airs sublimes et d'ouragans colériques, de bises glaciales et d'alizés élyséens, de bourrasques sentimentales et de coups de tabacs intimes. Ses chansons sont des merveilles dédaléennes et intrépides, arrangées avec une grâce et une maturité infinies, chantées d'une voix de sirène à faire fondre la pierre, habitées de clairs et d'obscurs aux contrastes éblouissants. Denize brille déjà de mille feux et l'on s'éblouira encore longtemps de cette si vive lumière.

Gisèle Pape tisse des chansons aux allures de fables modernes et de ritournelles oniriques, aux ambiances électroniques et entêtantes. Entre douceur et tension, ses paysages nocturnes se peuplent de corps fragiles, de lucioles éclairant les ombres et d'immensité perdue des plaines.

Olivia Ruiz chante les métamorphoses, les corps qui ne sont rien sans l'esprit, le combat pour accepter que les miroirs ne disent pas toujours la vérité, la force, les cojones (elle n'en manque assurément pas) pour offrir au monde ses créations, la fragilité oxygène, tous ces regards qui comptent, qui sauvent ou qui terrassent. Toutes ces choses que l'on tente avec une boule au ventre et qui nous élèvent.